Je sais pas vous, mais moi l’approche de cette fin d’année commence un peu à me stresser. Je sais pas pourquoi cette année, elle sonne comme l’heure fatidique des bilans. Avec la musique bien tragique qui va avec, vous voyez ? Comme je vous le disais, cet été a été un gros choc pour nous, l’heure des remises en question. Enfin, la grosse question c’était pas tant ce qu’on allait faire de nos vies (heureusement de mon côté, j’avais réglé celle-là pendant mon congé mat !), mais surtout où allions-nous vivre cette vie ? J’ai de plus en plus le sentiment que je bougerai de Paris, moi la parisienne indéboulonnable, oui, je le sens que je ne finirai pas mes jours ici. Déjà pour la simple et bonne raison que Paris ne veut pas de moi, et ça, si vous saviez combien ça me fout la haine au ventre. J’ai beau gagner mieux ma vie maintenant, et de loin, par rapport à mon ancienne activité de psychologue, et bien je n’ai toujours pas les moyens d’acheter mon appartement. Et ça, comment vous dire, j’ai les boules. Il faudrait que je fasse des sacrifices sur la taille de mon appart ou que j’aille en banlieue. A bientôt 34 ans, pas propriétaire, j’ai l’impression d’avoir loupé ma vie. Pire que la rolex !
Et c’est pénible, et c’est stressant de s’attacher à ce détail pour juger d’une vie. Parce qu’on me dit qu’il faut que je prépare ma retraite. Et bien je vous le dis, à 34 ans je ne veux pas préparer ma retraite. Je ne veux pas vivre « moins bien/différemment de mon besoin » juste pour pouvoir préparer ma retraite dans 30 ans. 30 ans les gars ! J’ai jamais trop prévu ma vie, je suis plutôt du genre à vivre au jour le jour et à ne pas accumuler mes deniers sous mon matelas. J’étais pas non plus irraisonnable mais comme je ne savais pas de quoi les lendemains seraient faits, je profitais du présent. Et il y a quelques années, j’ai eu aussi une histoire qui m’a énormément marquée. J’avais un chef de service à quelques années de la retraite. Les midis, il nous parlait souvent du potager et de ses petits-enfants dont il s’occuperait enfin à la retraite. Il se plaignait de ne pas avoir le temps, mais à la retraite, tout serait différent. Et puis, il est décédé d’un cancer en un an. Pouf, comme ça, sans avoir jamais profité de se retraite.
Alors en 2018, on fait quoi ? On profite ? On se prive pour jouer la sécurité dans 30 ans ? On se casse à l’étranger ?
Ca va, je suis large, j’ai encore 1 mois pour trouver la réponse !
La Recette
Banana bread
75 g d’huile de coco
1 oeuf
90 g de farine de blé complète
90 g de farine de petit épeautre
150 g de sucre de coco
1,5 cuillère à café de levure chimique
1 bonne pincée de sel
0,5 cuillère à café d’extrait de vanille
1 banane pour la déco
Dans un saladier, fouettez l’huile de coco et le sucre. Ajoutez l’oeuf et mélangez. Incorporez ensuite les farines, le levure chimique, le sel et l’extrait de vanille.
Réduisez les 4 bananes en purée et incorporez-les à la préparation.
Faites chauffer votre four à 180°C.
Versez la préparation dans un moule à cake. Epluchez et coupez une banane en deux et déposez-la sur le dessus.
Faites cuire 45 minutes à 1h : la pointe de votre couteau doit ressortir sèche après l’avoir plantée dans le cake.
Châtaigne dit :
On profite bien sûr ! On profite de cette fin d’année qui a filé bien trop vite… On en profite pour faire ce joli banana cake ! (et sinon je crois bien que le titre de ta recette ne colle pas trop à l’article du jour ^^)
Vanessa dit :
On respire et on profite de ceux qu’on aime. Je suis toujours à Paris, pas propriétaire, 41 ans et pas de retraite préparée. Cela n’a pas été une priorité de couple, je me serais sentie mal de priver tout le monde pour moi mais maintenant seule avec deux enfants à charge, je n’ai pas les moyens de le faire. Alors avec cette expérience, je dirai que la retraite lorsqu’on est à son compte n’est pas une option, dans tous les cas, il est important dans un couple que chacun ait les mêmes droits.
Nous avons besoin de projets pour avancer, et la propriété peut en être un mais il y en aussi beaucoup d’autres heureusement. J’essaie de profiter de ce qui va super bien, parce que les journées défilent si vite : mes enfants vont bien, mon travail marche bien, j’aime habiter cette ville, nous nous y sentons chez nous. Je trouve de la fierté dans le quotidien, et les petits détails. Etre propriétaire, cela a été une priorité et un signe de réussite pour nos parents, peut être que les temps évoluent et qu’il faut trouver d’autres signes. Le Banana Bread et tes belles photos, c’est parfait pour profiter d’un bon moment !!!
Parigote dit :
Oui je pense que la réussite passe pas d’autres choses aujourd’hui (et heureusement !). Je suis très contente de ma vie mais c’est vrai que j’ai aussi des échos de personne en retraite qui galèrent (du moins à un âge avancé où c’est impossible de travailler (oui parce que je parle de retraite mais c »est vrai que pour moi je ne l’envisage pas spécialement ^^).
elodeparis dit :
Pareil, free-lance, pas propriétaire à 35 ans vivant à Paris mais avec un confort de vie ( pas 2h de RER chaque jour, la crèche à 2 minutes à pied, des petits commerçants à notre porte) alors je préfère profiter de ce moment et tenter d’économiser un peu. On sera propriétaires peut être un jour mais je privilégie ma famille et notre bien être avant tout!
Parigote dit :
Je suis comme toi, je privilégie le confort du présent, j’espère juste ne pas le regretter dans 40 ans ^^
Barbara dit :
Où est la recette du banana bread ?!!!
Parigote dit :
Et bien tout en bas du billet !!!!!!! (pas besoin de mettre autant de points d’exclamation, ce n’est pas franchement très agréable à lire hein ! Un peu de politesse quand on se parle c’est mieux ;)
annouchka dit :
Pour avoir entendu mes parents dire sans cesse « on fera ceci ou cela quand on sera en retraite ! » et les voir se séparer à leur retraite, justement, je sais désormais qu’il faut profiter du moment présent… C’est bête mais grâce (ou à cause d’eux surtout…) je n’ai plus envie de remettre à plus tard ce que je peux faire maintenant. Qui sait de quoi l’avenir sera fait ? L’argent, la santé… tout ça ça peut être très éphémère et autant en profiter tant que tout va bien de ce côté là !
Concernant Paris qui ne veut pas de toi, je ne serais pas aussi dure… Je ne sais pas si devenir propriétaire d’une maison doit être un but en soi. Autre exemple : toute sa vie ma belle-mère n’a pas voulu quitter sa maison pourrie de location parce qu’elle voulait absolument (re)devenir propriétaire. Elle disait qu’elle ne partirait que le jour où elle trouverait une belle maison à son goût etc etc. Sauf qu’elle n’en avait pas les moyens et que maintenant c’est la santé qu’elle n’a plus. Du coup l’achat de la maison est passé au rang loin derrière son état moral et psychique. Je me dis qu’elle aurait du se trouver une maison de location à son goût dans laquelle elle se serait sentie bien, même si elle n’était pas à elle, cette maison. Car là j’ai surtout le sentiment d’un énorme gâchis !
Bref, l’idée n’est pas de te raconter la life de belle-maman mais juste de dire que parfois on se met une énorme pression pour quelque chose que l’on imagine comme LE but d’une vie alors qu’au final le bonheur est déjà sous nos yeux. Tu me diras que c’est facile pour moi de dire ça car j’ai le privilège d’être propriétaire à Paris mais je te promets que ça ne résout pas tout et que malgré tout on cherche toujours un hypothétique bonheur ailleurs…
Parigote dit :
Ca me rassure de te lire car au fond je suis comme toi, je pense sincèrement qu’il faut profiter du présent. Surtout que la santé, on ne sait pas si elle sera toujours là. C’est juste que parfois, la famille, les personnes de générations au dessus de la mienne me font cruellement douter ! De toute façon, je ne suis pas prête à sacrifier mon quotidien pour prévoir mon futur très lointain alors profitons ^^
Aurélie dit :
Oh là là, ton article me touche particulièrement ! Je suis un peu dans le même cas que toi! J’ai tout plaqué a 24 ans pour partir vivre au Canada. La bas je suis devenue photographe culinaire puis l’année dernière j’ai immigré en Écosse. J’y vies depuis un an mais je me retrouve a 32 ans pas proprio, pas de cotisation pour la retraite, et pas bcp d’argent qui tombe tous les mois. Heureusement on s’en sort avec mon mari mais on fair pleins de sacrifices (ne pas avoir d’enfants car on n’a pas assez d’argent par exemple, il y a moins d’aides au UK) Pareil on a fait le choix d’habiter dans le centre ville d’Édimbourg pour la qualité de vie! Après la situation dans laquelle on est en tant que freelance est compliquée et je ne sais pas du tout quelle direction aller. Je comprend tout à fait ton point de vue avec ton collègue qui n’a pas pu profiter de sa retraite. Mes parents sont comme ça aussi, ils travaillaient a la RATP et attendaient leur retraite avec impatience ( news flash ils ne sont pas plus heureux depuis qu’ils sont à la retraite). Mais les parents de mon mari sont artistes, son papa assurait la majorité des revenus et sa maman les a élevés. Ils vivaient au jour le jour et n’ont jamais pu mettre d’argent de côté( par chance ils ont pu acheter un appart à Paris avant que les prix deviennent fou) mais maintenant ils sont coincés, son papa a plus de 85 and et doit continuer à faire des tableaux, sa maman a du trouver un boulot pour avoir un revenu complémentaire et elle est en situation précaire car elle peut se faire remplacer à tout moment par un plus jeune…
Je ne veux pas être dans cette situation plus tard! Elle même me dit qu’elle regrette de ne pas avoir pensé à l’avenir quand elle était plus jeune et d’avoir un peu trop mené la vie d’artiste…
Nous sommes vraiment dans une situation complexe en tant que free-lance et je comprends tes hésitations et peurs. Malheureusement je n’ai pas de réponses à ces questions. Désolée pour le commentaire un peu décousu… Mais tout ça pour te dire que tu n’es pas seule à te poser ces questions!
samsha dit :
J’aime beaucoup le banana bread c’est une bonne recette pour l’hiver! Comme d’habitude, j’adore tes photos!
Anne dit :
Le Dalai Lama résume assez bien cette situation: « L’être humain perd sa santé à gagner de l’argent et par la suite, il perd son argent à se refaire une santé. »
Alors c’est toujours délicat, parce que, quand même, quand on vieillit, on peut avoir besoin d’argent. Mon père a fait un AVC l’an dernier, et j’ai du payer pendant un an l’EHPAD pour lui… Et je trouvais ça triste, parce qu’il n’a jamais dépensé autant d’argent pour se faire plaisir quand il était vivant. C’était terrible pour lui (en plus de son état de santé) que je sois obligée de payer parce que lui n’avait pas les moyens…
Par ailleurs, on doit pouvoir vivre heureux ailleurs qu’à Paris!
Parigote dit :
Jolie phrase du Dalaï Lama, assez juste par ailleurs !
Ce sont les situations comme ton papa qui me font peur en réalité, ce moment où je ne pourrai plus subvenir à mes besoins et que je devrai dépendre de mes enfants. C’est assez flippant. Mais bon je me dis qu’on a quand même le temps d’économiser un peu… je sais pas…
Cordula Girault dit :
Salut Cyrielle,
après une histoire d’amour passionnante avec la ville de Paris (je viens d ‘Hambourg), je ne l’ai plus supportée après la naissance de mon premier enfant. Imaginer ton bébé respirer la pollution, que ton petit n’a qu’un parc public pour passer un peu de temps dehors… Bref, nous sommes partis en Normandie! Nous sommes dans une ville de 25000 habitants, entourée d’une campagne superbe et avons pu acheter une belle maison avec un grand jardin! Il m’a fallu du temps pour m’y sentir bien, mais aujourd’hui je ne me vois plus jamais revivre à Paris.
J’admets quand même que j’ai régulièrement besoin d’y retourner en touriste et je suis toujours aussi émerveillée par sa beauté. 1H40 de train plus tard, j’y suis… Et après 2 jours, je rentre vite, vite en Normandie, au calme, à la sérénité, en poussant un grand « ouf! » de soulagement.
Bon courage pour ta décision…
Parigote dit :
Merci pour ton témoignage ! Parfois c’est difficile de s’imaginer vivre ailleurs, mais peut-être que c’est juste une question d’habitude ! Dans notre ancien, ancien appart, on était tellement oppressés par le bruit des voisins de tous les côtés et de la rue qu’on voulait vraiment déménager à la campagne. Et puis on a pris un 3 pièce, plus grand et calme du coup on a revu complètement nos projets ^^ Alors je comprends bien l’idée de ne plus supporter Paris !
Klara dit :
bonjour,
j’ai été propriétaire d’un appart dans une ville limitrophe de Paris et ça ne l’a pas fait. Avec mon copain on a vendu, repris un appart plus petit et moins cher en location où on se sent bien. on a du coup acheté une petite maison en Bretagne pour beaucoup moins cher que l’appartement et on va y prendre l’air dès que possible (plein de terrain, pas de voisins). l’idée c’est de profiter maintenant, pas dans 30 ans. On ne peut pas s’installer là bas à 100% pour le moment donc c’est notre respiration dès qu’on sature de la ville et des gens.
Parigote dit :
J’y ai aussi pensé à prendre une maison à la campagne. Les prix sont tellement dérisoires dans le coin qu’on connait ^^ On se laisse une année pour faire le point et on verra !
Virginie dit :
Il faut profiter de la vie comme elle est, et assumer ses choix.
C’est vrai qu’être propriétaire à Paris, c’est vraiment trop dur…
Moi alors que mon mari était en poste à Paris et vivait en banlieue, je n’ai jamais fait le choix de le suivre et lui le souhaitais pas non plus. Car j’adore Paris et y venait très régulièrement pour le travail mais y vivre…
Lorsque je payais une maison de 100m2 mon mari avait un loyer identique pour 25 m2….
Et moi, j’ai besoin d’espace, de jardin, d’animaux… et je n’aurai pas tenu, donc nos choix nous ont séparé géographiquement pendant 7 ans. Un choix de vie professionnelle que nous assumons, et maintenant nous vivons de nouveau ensemble.
Mais c’est vrai que l’on est propriétaire mais il nous reste 22 ans à payer,… pour la retraite en somme.
Mais j’ai vu ma mère pendant 40 ans détester son travail et dire vivement la retraite donc je n’ai pas voulu suivre son exemple, et alors que j’étais en CDI depuis 12 ans, j’ai tout plaqué et suis free-lance depuis. et je ne le regrette pas du tout. , je ne sais pas ce que sera fait le mois prochain ni dans 1 ou 2 ans mais je me sens mieux.
Alors la retraite… je n’ai pas de compte en banque rempli, mais je profite simplement de la vie.
Quand je vois des amis se bloquer pour payer leur maison sur 15 ans et ne rien faire, pas de vacances, sortie… nous ont finira de la payer plus tard mais aura profité tout de même de la vie, on ne sait pas de quoi sera fait demain…